"On a coutume de dire que la France cultive les paradoxes. Elle a effectivement tendance à dénigrer ses atouts et à négliger ses forces, tant elles semblent couler de source. C’est largement ce qui caractérise la perception du tourisme en général, et de l’industrie hôtelière en particulier, aux yeux des dirigeants publics.
Il semble que toute sa vie durant, le secteur porte le poids de son péché originel en politique, l’absence d’un lobby puissant. Encore davantage en période de crise, le seul mot de Tourisme souffre d’un manque de sérieux puisqu’il évoque le monde des loisirs. Il est presqu’indécent au regard des problèmes de restructuration industrielle, de désertification des campagnes ou du drame économique des éleveurs.
Pour caricaturer à l’extrême la situation, on pourrait presque reprendre la citation de Staline à propos du Vatican : «Combien de divisions ?» Certes, la dispersion des forces du Tourisme, essentiellement composé de PME, ne lui permet pas de peser sur les décisions stratégiques du Gouvernement, quelle que soit son orientation. Mais c’est prendre le problème par le mauvais côté.
La vraie question à se poser est bien celle-ci : le Tourisme et sa composante la plus dynamique, l’industrie hôtelière, sont-ils porteurs d’un potentiel de croissance encore inexploité ? Peuvent-ils alimenter la croissance économique nationale pour peu que les bonnes décisions soient prises en leur faveur ?"