Ce position paper, élaboré par SOFRECOM, met en lumière les défis, les enjeux et les initiatives en cours pour renforcer l'autonomie numérique de l'Union européenne.

"L’histoire de la souveraineté numérique remonte aux débuts d’Internet. À l’origine, le réseau était conçu comme un espace ouvert et décentralisé. Toutefois, l’émergence de géants technologiques comme Google, Amazon, Microsoft et Facebook a conduit à une concentration des données et des services sur un nombre limité d’acteurs et à une dépendance accrue vis-à-vis de ces derniers. Cette situation a suscité des inquiétudes quant à la sécurité des données et à la protection de la vie privée dans certains milieux : milieu régalien, opérateur d’importance vitale (OIV), mais aussi les hacktivistes. Toutefois le grand public est moins sensibilisé : manque d’information, manque d’alternative européennes souveraines face à la tech américaine).
Les Etats-Unis ont aussi réglementé les informations qui circulent sur les data centers des entreprises américaines même si ces derniers sont implantés à l’étranger (Cloud Act, FISA & Patriot Act). De facto, l’Etat américain, via des institutions comme la NSA peuvent alors accéder aux informations des leurs entreprises stockées sur les data centers peu importe la nationalité des clients ou leur emplacement.
Suite à l’élection de Donald Trump en 2016, les États-Unis ont considérablement renforcé les restrictions concernant l’accès des entreprises américaines aux technologies chinoises. Dans le secteur des télécommunications, cela s’est traduit par l’interdiction de Huawei et de ZTE, deux géants chinois. Sous le premier mandat Trump, les ÉtatsUnis ont non seulement imposé des sanctions contre Huawei, mais ont également exercé un lobbying actif auprès de leurs alliés pour qu’ils reconsidèrent leurs relations avec les entreprises étrangères.
Huawei a été progressivement évincé du marché américain, et cette dynamique a incité plusieurs pays européens à mener des enquêtes approfondies sur les implications de l’utilisation de la technologie Huawei, notamment dans le déploiement de la 5G. Certains pays, comme le Royaume-Uni et la France, ont même pris des mesures pour interdire l’utilisation des équipements Huawei dans leurs infrastructures critiques. En conséquence les deux géants européens Ericsson et Nokia ont conquis les marchés des télécoms européens représentant des solutions vues comme plus sures à l’époque."