"Cinquantième Lettre convergence, entre 2006 et 2016. Pour ce dixième anniversaire, faisons un petit bilan. Le postulat initial était de publier cinq fois par an un petit livret ayant pour focus une illustration de la convergence économique des différents secteurs entre eux. Le titre de cette collection fut donc naturellement illustré par le mot convergence. Au cours des quarante-neuf précédentes éditions, les experts de BearingPoint ont illustré des cas concrets où les industries se rencontrent. Dès les premières années, les différentes études ont marqué dans le mille avec parfois une belle anticipation (le paiement mobile en Afrique, le développement durable, les smart grids, la voiture connectée, etc.). Qu’en est-il dix ans après ?
Tout d’abord, la tendance de fond que nous soutenions, celle de la convergence sectorielle, semble bel et bien confirmée – nous n’étions pas les pionniers du sujet mais il y a dix ans le concept n’était guère à la mode… Nous avions enfoncé le clou en 2009 dans Et si les télécoms n’existaient pas1 en consacrant un chapitre entier au phénomène. Trois types de convergence étaient alors distingués : la convergence télécom, média, technologie (TMT) en vogue depuis plus de quinze ans, la convergence télécom stricto sensu (fixe, mobile, Internet) qui devenait un challenge pour les opérateurs (et l’est toujours), et enfin la convergence entre les secteurs. Dans nos analyses, les secteurs concernés étaient avant tout ceux liés aux services : télécom, média, banque, tourisme, utilities, santé, services, mais aussi automobile, retail et gouvernement. Nous évoquions l’idée que la troisième révolution industrielle était en route, mais il restait une inconnue encore peu claire à l’époque : quel serait le « nouveau secteur » issu de cette révolution industrielle ? En 2009, certaines intuitions résonnent bien aujourd’hui : « un cœur de convergence » avec une logique de business des deux côtés (amont et aval) qui fait écho à la théorie du two-sides market economics proposée par le prix Nobel d’économie Jean Tirole dès 2003, l’importance de la dimension temporelle, l’enjeu d’un nouveau modèle économique autour du transport de la donnée."