Pour une vraie politique culturelle en Auvergne-Rhône-Alpes.
"Hannah Arendt faisait le constat, toujours juste aujourd’hui, que « la société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs». Elle pointait la menace d’une société de consommateurs qui chercheraient moins à se cultiver, et se faisant à s’émanciper, qu’à se divertir. La puissance publique doit avoir une conscience lucide de ce constat. Non pas pour bannir l’entertainement et la « société du spectacle » qui sont devenus des industries culturelles de divertissement puissantes et plébiscitées par le plus grand nombre. Mais si les politiques publiques culturelles ne doivent pas confondre les loisirs et la culture, c’est précisément parce que l’accès de tous les citoyens à la culture doit rester une ambition politique toujours réaffirmée et assumée. Les politiques publiques en faveur de la culture doivent poursuivre l’objectif de l’accès de tous à des projets artistiques et culturels, ainsi qu’aux œuvres et à l’art. Elles doivent favoriser l’émancipation individuelle et, dans la même logique, le vivre-ensemble et la cohésion sociale, particulièrement dans les territoires en difficulté économique et sociale.
La politique culturelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes sous la présidence de Laurent Wauquiez est coupable d’une double abdication, synonyme de renoncement. En prétendant lutter contre « la culture élitiste », la politique de Laurent Wauquiez se fait populiste et démagogique Le Contre livre blanc de la culture Pour une vraie politique culturelle en auvergne-rhône-alpes 5 et renonce par là même au combat d’une culture accessible à tous et partout. Il s’agit d’un renoncement à l’émancipation de chacun. Car en ayant comme seul horizon les particularismes locaux, les régionalismes, les traditions, la culture des racines, la politique culturelle de la Région poursuit sournoisement une politique de l’identité qui flirte avec un nationalisme culturel."