"Au-delà de chaque situation individuelle exprimée dans ces témoignages, c'est un cri d'alarme que l'USM lance face à des conditions de travail dégradées tant pour les magistrats des juridictions que pour les chefs de ces juridictions, souvent tenaillés entre des impératifs contradictoires, et sans oublier les personnels de greffe qui travaillent à leurs côtés et sont soumis à des contraintes du même ordre.
La présente étude livre en premier lieu des témoignages qui expriment les différents symptômes de cette souffrance au travail (I) Les prénoms, les fonctions, les juridictions ont été modifiées, afin de respecter le désir d’anonymat des témoins.
La dureté des conditions d'exercice imposées à certains magistrats diffuse une charge émotionnelle qui ne peut laisser insensible.
Il s’agira ensuite de tenter d'identifier les causes de ces difficultés (II). Elles se situent dans l'absence de réponses adéquates aux questions sur les conditions et l'organisation du travail.
Elles proviennent parfois d’un management inadapté des chefs de cour et de juridiction qui sont souvent insuffisamment formés à cet aspect de leurs fonctions.
Elles résultent enfin d’une gestion du corps par la Direction des services judiciaires qui, malgré certains efforts, ne prend pas encore assez en compte les situations individuelles des magistrats."