La vocation du principe de notation financière est fondamentalement d’évaluer (ou de noter) la qualité des instruments financiers émis ou échangés sur les marchés. Celui de la notation sociétale va être d’évaluer des éléments plus immatériels (critères sociétaux et environnementaux) en rapport avec les concepts du développement durable.
L’analyse sociétale évalue les engagements, les politiques mises en œuvre et les performances de l’entreprise dans les domaines sociaux, environnementaux et de gouvernance liés à ses activités. A partir de l’exploitation des informations communiquées par l’entreprise ou par d’autres parties prenantes (les ONG, les syndicats, les médias, etc.), l’analyse sociétale appréhende le niveau de prise en compte des impacts extra-financiers.
L’analyse se fait à partir de grilles d’évaluation qui varient largement selon les agences. Elles comportent un ensemble de critères extra-financiers (la politique RH, la gouvernance d’entreprise, la qualité de la relation client ou fournisseur), pondérés selon leur degré d’importance et aboutissent à un score ou un indice global qui positionnent l’entreprise sur une échelle de notation, la plupart du temps sectorielle.
Objectif
L’analyse sociétale développée par ces agences a pour premier objectif de répondre à la demande des investisseurs. Ils utilisent ces notes ou les informations délivrées pour sélectionner les entreprises figurant dans leurs portefeuilles ISR. Plusieurs approches de l’analyse sociétale ont été développées en fonction des attentes des investisseurs.
L’analyse sociétale dans une «approche d’évitement» s’appuie sur l’utilisation de critères d’exclusion définis soit par l’agence elle-même, soit par les clients. Ces critères d’exclusion peuvent aussi bien concerner des secteurs d’activité controversés tels que le tabac, l’armement, l’alcool, la pornographie, le nucléaire etc. que des pratiques jugées non responsables telles que le travail des enfants, les tests sur les animaux, l’utilisation de pesticides, etc.
L’analyse sociétale dans une «approche de performance» s’effectue à partir de la définition de critères de sélection positifs, établis par l’agence ou par ses clients. Elle a, dans ce cas, pour ambition d’identifier les sources de surperformances financières à moyen et long terme des valeurs étudiées. Contrairement à la notation financière, elle adresse la mesure de la productivité de l’entreprise, sans rentrer dans des considérations de risque ou de gestion de l’endettement."