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"1. La méthanisation, qu’est-ce que c’est ?
La méthanisation est un processus naturel de valorisation des matières organiques en énergie et en fertilisant. Des matières organiques sont placées pendant 50 à 100 jours au sein d’un digesteur (cuve étanche) dont les conditions de température et d’atmosphère sont strictement contrôlées.
En l’absence d’oxygène et sous l’effet de la chaleur, des bactéries transforment alors la matière organique en un gaz essentiellement composé de méthane et de CO2 appelé le biogaz, ainsi qu’en un résidu appelé digestat (le fertilisant organique).
Différentes approches du procédé de méthanisation existent selon les déchets (solides ou liquides) et leur quantité : un procédé en phase sèche, en phase humide ou en phase liquide peut être mis en œuvre.
Aujourd’hui, c’est le procédé en phase liquide qui est le plus répandu car il permet notam- ment le traitement d’une plus grande diversité d’intrants.
Plusieurs types de déchets, les substrats, peuvent être utilisés dans un méthaniseur :
1. Les effluents d’élevage :
Les fumiers et les lisiers présentent des carac- téristiques indispensables à l’activité bactérienne. Le lisier offre les bactéries nécessaires à la digestion de la matière organique. Le fumier peut servir de support aux bactéries à l’intérieur du méthaniseur et stabilise le pH du milieu.
2. Les résidus de culture :
La paille ou les résidus issus de céréales pré- sentent souvent un niveau de matière sèche élevé intéressant pour la méthanisation.
3. Les cultures dédiées et cultures inter- médiaires à vocation énergétiques :
Les cultures dédiées possèdent de bons potentiels méthanogènes, mais leur développement pourrait déséquilibrer les marchés alimentaires. Leur incorporation est d’ailleurs limitée par décret à 15% du tonnage entrant, sur une moyenne triennale glissante. Les cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE), qui sont semées et récoltées entre deux cultures alimentaires au sein d’une rotation culturale, apparaissent comme un bon complément pour produire de la biomasse sans concurrencer la production alimentaire.
4. Les coproduits agroindustriels :
Ils viennent en complément des déchets cités plus haut, lorsque leur potentiel méthanogène est suffisant, et proviennent de l’industrie agroalimentaire (graisses, huiles, écart de triage, pulpes).
5. Les biodéchets des collectivités et de la restauration :
Comme les coproduits agroindustriels, ils peuvent venir en complément des autres substrats : boues de stations d’épuration, déchets de restauration, etc. Il faut toutefois savoir que l’incorporation de ces biodéchets est plus contraignante techniquement et réglementairement (hygiénisation des déchets de cuisine, main d’œuvre, agrément supplémentaire, etc.)."