Un livre blanc détaillant les liens entre l'économie circulaire et le recyclage, ainsi que les perspectives de ce nouveau modèle économique.
"L’économie mondiale évolue aujourd’hui dans un cycle de croissance radicalement différent de celui des 30 glorieuses. Celui-ci était centré sur l’Europe, celui-là l’est sur les pays émergents, au premier rang desquels les pays d’Asie.
Celui-ci était caractérisé par une consommation d’accumulation quantitative, celui-là fait la part belle au développement durable même si, dans les faits, cette notion commence seulement à se matérialiser. Dans ce contexte, l’économie « circulaire » et ses multiples applications sectorielles prend tout son sens. Le recyclage en constitue l’aspect le plus connu.
Mais il est loin d’être le seul et intervient même plutôt en bout de piste. L’économie circulaire est un système au sens propre de ce terme, qu’il faut penser comme une série de « boucles » qui ont toutes pour objet de réduire et retarder au maximum la « perte de matière » : écoconception, fabrication, information au consommateur, allongement de la durée d’usage, réutilisation, marché secondaire, réparation, réagencement, remontage, remanufacturing, recyclage et valorisation énergétique sont des concepts aussi féconds que l’indispensable mais insuffisant recyclage.
Le passage de l’économie « linéaire » à l’économie « circulaire » réconcilie développement durable et économie mais, à court terme, il génère ce que les économistes appellent un phénomène de « destruction-créatrice » : il fait émerger certaines activités (les intervenants de la collecte, du tri et du recyclage), en favorise d’autres (les réparateurs, les fabricants de produits longue durée), mais est aussi susceptible d’en faire disparaître (les entreprises qui produisent ou qui distribuent des produits de faible qualité et/ou des produits peu durables ou peu fiables)."