Le Livre Blanc sur la filière du recyclage est un modèle du genre et ce n’est pas un hasard. En effet, cette thématique est centrale pour la nouvelle économie car elle est au carrefour de nombreuses problématiques : économie circulaire, matières premières recyclées, chaîne producteurs/consommateurs, et même éco-conception.
"Le Livre Blanc sur la filière du recyclage est un modèle du genre et ce n’est pas un hasard. En effet, cette thématique est centrale pour la nouvelle économie car elle est au carrefour de nombreuses problématiques : économie circulaire, matières premières recyclées, chaîne producteurs/consommateurs, et même éco-conception.
Il n’est donc pas surprenant que ce secteur s’interroge sur son avenir qui devrait être plus que prometteur et qui est en réalité confronté aux ravages d’un prix du pétrole devenu si bas qu’il conduit à revenir à une économie linéaire, dans la mesure où il est aujourd’hui moins coûteux d’acquérir une matière première primaire qu’une matière première recyclée.
Ce non-sens économique, rendu possible par une absence d’internalisation des coûts externes et en particulier d’un coût du carbone, pèse évidemment sur le recyclage et toute l’industrie de la réutilisation. Ce Livre Blanc est donc parfaitement bienvenu pour poser la problématique, avoir le courage d’analyser les forces et les faiblesses du secteur et formuler des propositions très concrètes et en prise avec les fortes et rapides transformations du monde, notamment économiques, mais pas seulement.
En effet, le secteur du recyclage, parce qu’il est au cœur de l’économie du Nouveau Monde, devient aussi prescripteur. La réutilisation des matériaux, le ré-usage optimal des déchets considérés comme une matière première, sont un impératif qui impactera de manière croissante la conception, la production et même la consommation. Il n’est donc pas étonnant que FEDEREC ait fait le choix de jouer un rôle majeur dans la construction de ce Nouveau Monde et du mouvement des entreprises qui l’accompagne.
Florissant durant les dernières décennies, le secteur du recyclage connaît des difficultés depuis quelques années : baisse des volumes, chute des cours des matières premières, tensions sur les prix, dégradation des marges, apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles règles, intensification de la concurrence à tous les niveaux…
Directement corrélé à la bonne santé économique des industries et des ménages, le secteur souffre incontestablement du ralentissement de l’activité lié à la crise survenue en 2008.
Mais au-delà de ces facteurs conjoncturels, l’industrie française du recyclage est également agitée par des dynamiques de changement inhérentes aux évolutions du métier, à la réglementation ou aux innovations technologiques. Ce sont autant de facteurs qui viennent bouleverser son mode de fonctionnement.
Tout laisse à penser que le métier, tel que les entreprises de recyclage le connaissent aujourd’hui, est amené à se transformer en profondeur dans les années à venir. Dans tous les secteurs, la crise économique a joué un rôle d’accélérateur de tendances et de catalyseur de mutations. Ces évolutions qu’incarnent l’économie du partage ou la révolution numérique bouleversent d’ores et déjà nos modes de production et de consommation.
La crise et l’anticipation de la sortie de crise sont également propices à l’innovation. Elles auront certainement pour effet de redistribuer les cartes et de changer la chaîne de valeur dans de nombreux secteurs d’activité. Si bien qu’aujourd’hui, comme le déclarait Maurice Lévy, PDG de Publicis en décembre 2014, « tout le monde a peur de se faire ubériser », c’est-à- dire de se réveiller un matin et de s’apercevoir que son activité historique a disparu."