Le Social Media Club France fait le tour des médias sociaux dans ce livre blanc, analysant les nouveautés et polémiques de l'année 2016-2017.
"Depuis le 15 septembre 2016, les utilisateurs français de Snapchat peuvent accéder à du contenu issu des médias français sur Discover, la fonctionnalité de l’application au petit fantôme. Huit médias se sont lancés dans l’aventure, et pas forcément ceux qu’on attendait.
Si Melty, Tastemade, Vice, Cosmopolitan et Konbini étaient attendus au tournant, ce n’était pas le cas du Monde, de L’Équipe, et de Paris Match. Aurélien Viers revient sur cette nouveauté dans le paysage médiatique français.
« On sait qu’en France, Snapchat, c’est déjà le troisième réseau social, avec plus de huit millions d’utilisateurs. C’est donc normal que les grands médias s’y intéressent. La première constatation, c’est le haut niveau de qualité du contenu produit sur la plateforme. Derrière les comptes Discover, et on l’avait déjà constaté aux États-Unis, on trouve des grosses équipes dédiées, bien constituées, pluridisciplinaires, impliquant des vidéastes, des motion designers, des chefs de projet, des infographistes, des data analystes, et, bien sûr, des journalistes. Les médias ont bien compris que se lancer dans l’aventure Snapchat impliquait de composer correctement les équipes dédiées. »
« Sur la pratique, il est intéressant de constater le retour à une approche assez classique : on retrouve un chemin de fer, une heure de bouclage pour sortir l’histoire, bref, des choses qui nous ramènent un peu en arrière, au temps du de la version papier. Sur la forme, on redécouvre le plaisir de feuilleter un journal, grâce à la très bonne adéquation des formats avec le support. Pendant longtemps, les médias se sont contentés de reproduire des formats conçus pour ordinateur sur le mobile : on avait des photos en paysage qui fonctionnaient assez mal sur le mobile, et c’était pareil pour la vidéo. Là, le format et la navigation sont parfaitement adaptés au mobile : on fait à la fois glisser l’écran de droite à gauche, comme sur un album photo, et on scrolle vers le bas, dans la profondeur, pour avoir plus d’infos. L’avantage de ce type de formats, c’est qu’il permet une hybridation entre des formats très courts, comme un petit bonbon, qui peuvent être compris en cinq secondes, et des formats un peu plus longs, plus narratifs ».
Au Social Media Club, la question que l’on se pose est simple : est-ce que ça marche? Quels sont les premiers retours d’expérience des éditeurs ? Quelle est la stratégie, quels sont les buts ?
« On voit que cela correspond à un pari : celui d’aller toucher les ados, complète Aurélien Viers, avec de nouveaux contenus, sur leur plateforme, et également d’intéresser certains annonceurs. Est-ce que cela va payer ? Quand des ados vont sur Snapchat pour communiquer en s’amusant avec leurs amis, est-ce qu’ils ont envie de se plonger dans des infos, parfois sérieuses, et pas très “lol” ? C’est véritablement Snapchat, année zéro. Nous attendons les premiers retours d’expérience ».
« Sur les formats publicitaires en revanche, on est en train de se demander si on n’a pas, enfin, trouvé le Graal d’une alliance contenu/pub qui fonctionne. La pub sur ordinateur est souvent perçue comme intrusive, et cela explique en partie le succès des adblockers. En revanche, sur Snapchat, le chargement est très rapide, on peut passer, les pubs peuvent être fermées dès la première seconde, et, d’un autre côté, elles sont en plein écran et bien visibles, et visent un public prisé par les marques : les jeunes ». Enfin un format pub idéal pour les lecteurs… et les annonceurs ? »"