L'industrie française à l'heure d'une pandémie mondiale : focus sur le transport aérien et l'agroalimentaire.
"Nous avons choisi de traiter dans ce dossier le cas de deux secteurs impactés de manière différente par la crise actuelle : le transport aérien et l'agroalimentaire, à travers la filière fruits et légumes.
En ce qui concerne l'aviation, le constat est dramatique. Le trafic aérien, réduit au strict minimum, met les compagnies aériennes à genoux. Les aides de l'Etat étaient attendues, on ne sait pas si elles seront suffisantes. Aussi, la reprise du trafic, même en cas de déconfinement rapide, ne se fera pas rapidement. Pour la filière fruits et légumes le constat est différent, puisqu'il s'agit d'un commerce essentiel. Les Français n'ont d'ailleurs jamais acheté autant de fruits et légumes made in France qu'aujourd'hui.
Ces deux secteurs affrontent donc la crise actuelle de manière bien différente, mais une problématique les réunit : comment imaginer les mois qui vont venir et l'après pandémie ? Le secteur aérien va t-il se tourner vers des pratiques plus résilientes et écologiques ? La filière fruits et légumes va t-elle profiter de cette crise pour réévaluer au niveau européen les termes de la concurrence actuelle, qui appauvrissent les producteurs et la qualité sanitaire des produits ? Ces questions se posent, même si dans le passé l'écologie a souvent été la première à faire les frais des crises économiques. Le prix actuel du pétrole est d'ailleurs un indice plutôt angoissant. Enfin, il sera question dans ce dossier de la Chine. Premier pays touché, la Chine sera aussi probablement un des premiers pays à reprendre son activité industrielle. Malgré des doutes - c'est un euphémisme - sur la transparence du pays dans la gestion de la crise au niveau national, les Chinois ont montré au monde que leurs capacités à mobiliser rapidement leur industrie et leurs ressources n'avaient aucun équivalent dans le monde. Nous sommes peutêtre en train d'assister à la naissance du fameux "siècle asiatique", que beaucoup avaient prévu, mais probablement pas aussi vite."