Après plusieurs décennies d'innovations, les méthodes de production d'énergie sont aujourd'hui diversifiées et efficientes. L'enjeu désormais : l'intégration de ces énergies dans le réseau et leur stockage afin de répondre aux besoins.
"Les stations de pompage-turbinage sont de plus en plus sollicitées pour stocker l'électricité lors des phases de forte production des énergies renouvelables intermittentes. Elles doivent être modernisées pour mieux faire face aux fluctuations de production électrique et assurer l'équilibre fu réseau. Olivier Teller, Directeur produit chez General Electric Hydro nous éclaire ce nouvel enjeu.
Les stations de pompage-turbinage (STEP) ont été développées en Europe dans les années 1970, en parallèle du développement de l'énergie nucléaire. Jusqu'au début des années 2000, elles pompaient l'eau pour stocker le surplus d'électricité d'origine nucléaire dans des bassins d'accumulation, la nuit (phase de pompage). Elles la rendaient disponible pendant les périodes de forte demande la journée (phase de turbinage). « Depuis une dizaine d'années, les STEP sont utilisées de manière beaucoup plus dynamique : là où on les démarrait pendant la nuit pour pomper et la journée pour turbiner, dans beaucoup de pays, essentiellement où il y a beaucoup d'éolien, comme en Allemagne ou au Portugal, les STEP démarrent en pompage quand il y a une pointe de production éolienne et démarrent en turbinage quand il y a un creux de production éolienne », explique Olivier Teller, Directeur produit chez General Electric Hydro. « Ces systèmes qui ont été conçus pour 3 démarrages par jour, sont désormais démarrés 10 à 15 fois par jour », précise-t-il.
Mais les machines n'ont pas été conçues pour cet usage et le pompage ne peut pas être régulé en puissance : celui-ci doit se faire à pleine puissance lorsqu'il est activé. C'est un problème dans les pays qui commencent à avoir un fort taux de pénétration d'énergies renouvelables intermittentes. « Si une STEP peut généralement turbiner entre 50 et 100 % de sa puissance, une machine conventionnelle ne peut pas réguler sa puissance en mode pompage », nous éclaire Olivier Teller. Tout l'enjeu est de moderniser les STEP pour permettre de les opérer à vitesse variable et ainsi mieux intégrer les énergies renouvelables intermittentes sur le réseau. « Une STEP à vitesse variable peut descendre jusqu'à 30 % de sa puissance en turbinage. En pompage, elle peut varier sa puissance entre 70 et 100 % », précise l'expert."