"Notre révolution est un cri vers l’établissement de l’Etat de droit. Elle est aussi une clameur qui monte de la société revendiquant du travail pour nos concitoyens au chômage et la justice territoriale entre nos régions. Etat de droit, justice sociale et équité territoriale, tout cela résonne comme un même appel.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la publication de ce Livre blanc, qui participe directement à notre tâche commune : Entamer les premiers pas vers la renaissance économique et sociale et préparer le chemin du futur gouvernement issu de l’élection à l’Assemblée constituante. Affronter le présent, organiser l’avenir : telle pourrait être la devise du gouvernement de transition que j’ai l’honneur de diriger.
J’entends les critiques. Celles qui dissimulent aigreurs et arrière-pensées, je les oublie, car nous n’avons plus guère de temps pour la polémique. En revanche, les critiques qui nous sont adressées par nos concitoyens anxieux face à l’avenir de nos enfants et de nos jeunes gens, nous devons les écouter avec la plus grande attention. Et c’est un peu à tous nos concitoyens tunisiens qui se demandent où nous allons que répond aussi ce Livre blanc qui se veut comme une petite lueur pour éclairer l’avenir tunisien.
Non pas pour diffuser je ne sais quelle vérité absolue, car la démocratie, c’est la recherche commune de la vérité dans le débat organisé au sein de la République. Mais ce Livre blanc tente d’éclairer à la fois le chemin à parcourir, et d’identifier les pistes de ce qui pourrait ressembler à la carte de la Tunisie en marche vers son avenir.
En premier lieu, il faut rappeler une évidence, et ce Livre blanc entame justement sa démarche par un rappel historique : nos difficultés présentes ne sont pas nées en décembre 2010, ni le 14 janvier 2011, et encore moins le jour où le gouvernement 6 de transition a pris ses fonctions. Ce serait, en effet, faire preuve d’une grande innocence, sinon d’une grande ignorance, que de croire que les difficultés économiques que connaît la Tunisie, la crise sociale, que connaissent nos jeunes diplômés, seraient le fruit d’une graine semée il y a seulement quelques mois, quelques semaines même. Ce serait faire preuve de la même innocence, que de prétendre qu’en quelques mois, nous pourrions régler des questions qui nécessiteront des années pour se résoudre."