Pour mieux comprendre la situation actuelle de la radio en France.
"La radio est l'endroit où l'humilité est convoquée. C'est un merveilleux instrument de savoir et de transmission. Sa mission reste de s'adresser à l'intelligence et parfois susciter l'émotion et le rêve surtout, de rester notre complice.
Il était une fois… la radio parlait à ses auditeurs. C’était il n’y a pas si longtemps d’ailleurs où l’on pouvait deviner la station par le ton de l’animateur, la programmation musicale ou le contenu des publicités. Cette radio s’écoutait dans la voiture, à l’atelier, sur le chantier, dans la salle de traite ou depuis son lit d’hôpital. On l’écoutait pour s’évader pendant son travail, connaître l’état des routes ou du monde, savoir ce qui passait dans le ciel ou au centre commercial du village.
Avant l’invention d’internet, les images n’étaient pas omniprésentes et tout le monde ne possédait pas de téléviseur – mais la radio était indispensable. Les vrais accros changeaient de station selon l’heure et pouvaient écouter France Inter, FIP, RTL et la radio du quartier dans la même journée.
Contrairement aux «gens de la télé», ceux de la radio ne devenaient pas riches. On avait la convivialité, l’ambiance et la liberté d’expression à la place des cachets exorbitants, mais on était rémunéré correctement pour nos prestations, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui. Ma première séance d’enregistrement en 1975, pendant laquelle je n’ai fait que parler pendant une heure, a été récompensée par un chèque de 500 francs (342euros de nos jours). Un documentaire récent pour lequel j’ai travaillé quinze jours a été payé 847euros nets. Il n’est pas étonnant que, pour « faire de la radio » maintenant, il faille avoir d’autres revenus pour pouvoir payer ses factures."