Ce livre blanc rédigé par le groupe RSF vous livre son analyse de la liberté des médias dans la Bulgarie.
"Au cours des dix dernières années, la situation du marché des médias en Bulgarie n’a cessé de se dégrader.
D’une part, le modèle économique des médias est soumis à la pression de plusieurs facteurs internes et externes au marché qui le rendent de moins en moins attractif.
D’autre part, - et cela est aussi une conséquence de ce qui précède - la qualité des médias se dégrade constamment.
Ce phénomène peut se mesurer à travers le non-respect des règles et des normes du journalisme international généralement reconnues, l’acception et la propagation de la désinformation (fake news) et une liberté d’expression de plus en plus restreinte.
La tendance de la Bulgarie à régresser dans les classements internationaux pertinents mesurant la liberté des médias et du journalisme dans le monde est préoccupante. Selon l’édition 2017 du Classement mondial de la liberté de la presse[1] publié par l’organisation Reporters sans frontières, le pays occupe la 109e position sur 180 pays, et se place au dernier rang des États membres de l’Union européenne.
D’après ce rapport, ce recul s’explique principalement par une corruption dominante dans les médias, l’existence de liens qu’ont tissés médias, hommes politiques, oligarques et le député Delyan Peevski du Mouvement ethnique des droits et des libertés dominé par la minorité turque (MRF).
À titre d’exemple, ce dernier est propriétaire de six journaux et contrôle 80 % du marché de la distribution de presse en Bulgarie par l’intermédiaire de son groupe New Bulgarian Media Group.
L’allocation de fonds européens à certains médias qui crée une situation de dépendance et un manque de transparence constitue un autre facteur négatif."