L’enseignement supérieur face au défi de la transition numérique.
"Voilà une dizaine d’années que la révolution numérique a commencé à déferler sur l’enseignement supérieur, drainant avec elle son lot de fantasmes, qu’il s’agisse d’espoirs parfois trop ambitieux ou d’inquiétudes, tout aussi exagérées. Aujourd’hui, bien que cette mutation soit encore loin d’être terminée, nous bénéficions de quelques années de recul et il nous est possible d’analyser avec sérieux et mesure l’impact du numérique dans les écoles et les universités.
En effet, le numérique modifie en profondeur les pratiques, tant du côté des enseignants que de celui des étudiants. Dès lors, c’est la relation pédagogique elle-même qui s’en trouve modifiée, aussi faut-il se poser les bonnes questions pour tirer parti des avancées technologiques et non les subir les unes après les autres, en courant derrière le train du numérique.
En particulier, le numérique a remis sur le devant de la scène les méthodes actives, comme la classe inversée qui amène les étudiants à travailler la théorie chez eux, souvent à l’aide de capsules vidéo, avant de passer à des exercices pratiques en cours.
Les nouvelles technologies permettent également de doter les étudiants de nouvelles compétences transversales qui leur seront utiles dans leur vie professionnelle, telles que l’autonomie ou la capacité à travailler de manière collaborative et à distance. Autant de nouvelles approches qui imposent de repenser l’espace.
D’ores et déjà, des changements sont visibles car plus qu’un concept abstrait, la révolution numérique se matérialise, très concrètement, au sein des établissements qui font évoluer leurs lieux d’apprentissage : partout, on construit de nouveaux espaces, plus adaptés aux digital natives que sont les étudiants, on transforme des bibliothèques en learning centers, on rend les salles de classe mobiles et flexibles pour faciliter des enseignements moins transmissifs et plus interactifs.
Ecoles et universités ont pris la mesure de cette révolution et de la nécessité d’accompagner les enseignants, les ingénieurs pédagogiques mais aussi les étudiants eux-mêmes. L’objectif ? Construire des campus apprenants, inspirés de la société apprenante de François Taddei. Nous sommes allés à la rencontre de ces acteurs*, pour comprendre comment le numérique bouleverse les habitudes et fait émerger de nouvelles manières d’apprendre. Avec eux, nous explorons la manière dont se dessine aujourd’hui le campus de demain."