Pourquoi la souveraineté numérique reste un aspect important à ne pas négliger pour les entreprises françaises et européennes.
"L’existence de programmes de surveillance de masse américains et britanniques fut révélée au grand public par Edward Snowden dès le 5 juin 2013. Et ce, par le biais de plusieurs médias dont The Guardian et The Washington Post. Ainsi, après des années passées à utiliser les solutions numériques étrangères “gratuites”, et avant tout américaines, pour collecter, stocker et partager l’ensemble de leurs données, les entreprises européennes et françaises prirent conscience de l’importance de protéger leurs informations les plus sensibles et d’assurer leur souveraineté numérique.
Quand c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit
Sept ans plus tard, les GAFAM se portent mieux que jamais, dominant tout le marché numérique. Ces géants américains passés maîtres dans le Cloud computing, les systèmes d’exploitation pour les ordinateurs de bureau et sur mobiles, les systèmes de messagerie et de navigation web, la vidéo en ligne, l’intelligence business et la fibre optique, ont créé au fil des ans une véritable dynamique oligopolistique. En France par exemple, deux tiers des administrations et des entreprises utilisent des boîtes de messagerie Google et/ou Microsoft. Une situation de dépendance numérique axée sur un nombre restreint de plateformes.
D’une part, cette situation témoigne d’un manque de prospective des institutions françaises mais aussi européennes quant au numérique. Et ce, alors même que la France inscrit dès le 17 juin 2008 le cyberespace et ses menaces potentielles dans les champs de la défense et de la sécurité nationales. D’autre part, elle conforte le leadership des GAFAM dans le monde. 45% : c’est la part que ces derniers représentent à eux seuls en 2019 dans la valeur de l’indice NASDAQ. Intelligence artificielle, Machine Learning, Big Data, mais aussi lobbying : leur capacité d’investissement constitue une véritable force de frappe à l’échelle mondiale."