Plus qu’un simple secteur d’activité, la cybersécurité est une manière de penser les problématiques soulevées par l’arrivée du numérique.
"En 2010, 8% seulement de la population du continent africain avait accès à une connexion internet de manière régulière. Celles-ci étaient souvent onéreuses, de mauvaise qualité et particulièrement lentes. Depuis, ce chiffre a été multiplié par 5 pour aujourd’hui concerner 630 millions d’africains. Cette diffusion rapide des NTIC a contribué à une amélioration qualitative et quantitative de l’intégration du continent dans la mondialisation en augmentant par la même occasion son attractivité pour les investisseurs étrangers. Selon le cabinet McKinsey, le numérique comptera pour près de 260 milliards d’euros dans le développement des pays africains d’ici à 2025.
Cependant, ce déferlement des nouvelles technologies n’est pas sans écueil. Le continent africain est plus que jamais confronté aux activités criminelles exploitant des moyens informatiques : le cybercrime. Selon le cabinet kenyan Serianu, il aurait couté près de 4,2 milliards d’euros au cumul à l’ensemble des économies africaines en 2021, au premier rang desquelles l’Afrique du Sud, le Kenya et le Maroc.
Au-delà du coût net des pertes, l’autre écueil est lui moral. Alors que plus de 96% des méfaits ne sont pas rapportés aux autorités compétentes ou simplement jamais résolus, le cyberespace est de plus en plus perçu comme anarchique. L’écosystème numérique peut aussi être mis à profit en tant qu’outil dans la lutte politique. Les États développent une identité numérique et des interfaces cohérentes avec la mise en place des politiques publiques. Ces capacités peuvent être la cible de groupes dissidents, criminels, terroristes ou encore activistes. Le cybercrime et plus largement la régulation du cyberespace est donc bien une préoccupation étatique."
