Quelles (r)évolutions pour demain ?
"La médecine elle aussi "ubérisée" ?
La médecine préventive, prédictive, qui consiste à ne plus attendre d’être malade pour se soigner, s’avère moins coûteuse pour la sécurité sociale. Une offre utile pour répondre à l’augmentation de la durée de vie et des maladies chroniques.
Mais l’évolution n’est pas sans risque pour certains professionnels de soins. Leur crainte ? Une médecine à deux vitesses, marchandisée, “ubérisée”, déshumanisée. État, professionnels de santé, patients, instances régulatrices, industriels, doivent réfléchir ensemble à la meilleure manière de profiter au mieux du numérique en santé, sans perdre de vue l’un des fondements du serment d’Hippocrate, le bénéfice du patient : “Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de toute injustice.”
Avis d’expert
"Avec la santé connectée, les immenses progrès de la génomique et de la robotique, une mutation s’opère, mais nous en sommes encore à la vision du médecin traditionnel, palpant le malade alors que les maladies deviennent asymptomatiques, muettes. Le diagnostic et la décision thérapeutique seront proposés par l’ordinateur. Le rôle du médecin sera à l’avenir celui du bio-conseiller à l’écoute du patient pour l’aider à affronter le mal en intégrant toutes ses données personnelles, familiales, socioprofessionnelles, culturelles, religieuses et environnementales. On va assister à l’émergence du médecin global. La jeune génération est prête, les patients aussi. Il nous faut maintenant vaincre les corporatismes qui freinent cette évolution salutaire.""
